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Indécence & tribulations
23 décembre 2009

Au commencement

Un paquet de cigarettes, un baume à lèvres & le petit porte monnaie Longchamps beige de Maman. Un sac de fille, joignant l'utile à l'agréable, c'est un peu la trousse de secours, le minimum à avoir. Elle a 16 ans, elle est petite et brune, pas mal d'amis et aussi beaucoup de connaissances, le genre de personne rencontrée en soirées à qui vous dites "bonjour" par politesse, mais dont vous ne vous souvenez pas de son prénom. Elle est douce et résérvée autant qu'elle est impulsive et capricieuse. Charlie, son prénom à elle c'est Charlie. D'après "signification-prénoms.com", Charlie n'est pas un modèle de perfection, mêlant impatience, intolérance, caprices et hypernervosité. Non, mais comme si un ordinateur digne de ce nom pouvait être capable d'affliger un tel portrait. Elle fréquente Arthur, un garçon de son âge, physique de jeune premier, bonne réputation, ainé d'une fratrie de 4 et parents stricts. Charlie, première ES à la rentrée prochaine, le même lycée, les mêmes têtes, le même quart d'heure de métro tout les matins et tout les soirs, le même "bonjour" du voisin quand elle rentre, la même tartine de Nutella, accompagnée du même verre de lait, le même, le même quoi ? La même vie, le même quotidien. L'envie de se débarasser de cette routine qui lui colle à la peau, cette espèce de train-train qui fait parti d'elle, qui provoque parfois des hauts le coeur en pensant à limmensité de ce qui nous entoure, les milliers de découvertes qui nous attendent, l'enrichissement, l'ultime plaisir, l'épanouissement, la vie. Fuir quelque chose de plus ou moins bon, de plus ou moins mauvais, juste fuir. Egoïsme ? Pourquoi est ce si dur de ne penser qu'à soit, pourquoi même, j'en suis incapable ? Parce que je m'appelle Charlie, que j'ai 16 ans, Arthur, une famille, des amis et tout le reste : le chien, le chat, les voisins, le bus, Paris, le Nutella, les rues, les inconnus ... Tout ce qui grouille et gravite en permanence autour de moi. Je suis sensible, bien trop sensible, dans la lune, bien trop souvent dans la lune. J'ai tout pour être heureuse, je devrais même pas étaler ma vie sur un bout de cahier comme à mon habitude, pourtant je le fait : conclure que quelque chose ne va pas.Je m'allonge sur mon lit, j'y relache tout mon poid, et m'y laisse aller. Du vague à l'âme, la playlist défile, je ne contrôle rien, ni la technologie, ni mon corps, je pleure, je pleure, je pleure, je suis d'un faible. Machinalement je me lève, ouvre au plus grand la fenêtre de ma chambre, ouvre violemment mon sac cherchant déséspérément un paquet de cigarettes. Assise sur le rebord, j'allume une première, elle se consumme, puis une deuxième qui se consummera comme la troisième ... Une épave, un lendemain de fête, croulant sous la fatigue, s'écroulant de sommeil.

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