II.

La société de faux-culs dans laquelle on vit, me sidère ! J'ai ce sentiment à chaque retour de soirée, mais je finis par croire qu'il a toujours persisté. Au fil du temps, je me rend bien compte du sens du mot "ami", il y a Laura, que je connais depuis blinde de temps, la copine que j'invitais tout les mercredis à venir manger des petits beurre avec un kinder pour le goûter, avec qui j'ai fait copuler Ken & Barbie, couper les crinières de mes petits poneys ... Tendre occupations des petites filles de 7 ans. Y'a Pauline, c'était la petite nouvelle à la rentrée de 5éme, celle qui attire les curieux avec son air timide, je suis d'abord sa guide à travers les couloirs de ce petit collège, puis sa confidente. Laura & Pauline, sont les deux meilleures. Puis il y a Laurène, la blonde, la trop drôle, celle qui ne tiens pas l'alcool et qui vomis partout à chaque soirée, Marie-Charlotte, l'amie qui vaut cher, l'amie au prénom composé, celle avec qui nous ne critiquons pas mais nous constatons, Jenna, la douce américaine, avec qui j'ai des discutions enflammées. Ces 5 là, sont mes drôles de dames. Je dis toujours que je compte mes amies sur les doigts d'une main, c'est parfait çà tiens tout pile. Je suis actuellement assise en tailleur sur la couette noire de mon lit, l'ordinateur en équilibre sur mes deux genoux, sur lequel je frappe avec frénésie. Il y a ce geste machinal, bras tendu vers le sol, bras replié vers la bouche, bras tendu vers le sol, bras replié vers la bouche ... Et cette cigarette qui n'en fini pas de se consummer, qui me brûlera les doigts en me suppliant de l'écraser contre le verre du cendrier. J'ai une migraine carabinée, doublée d'un abominable mal de ventre. Y a comme un fossé entre les Quatres murs de ma chambre et ma vie sociale. Je me lève de ce lit, que mon assise a fini par marquer, et "aïïïe" je cogne brusquement mon orteil contre le pied du lit. C'est le genre de choses qui vous fait vous asseoir plus vite que le pas et jurer comme il n'est pas permis. Et tout y passe, de cet abruti de chat à cette putain de voisine! J'ai envie de changer, mais vraiment. Devenir quelqu'un, j'voudrais savoir qui est ce Moi que je connais pas. Je suis Folle. Même mon médecin le pense. Je dois avoir un suivi psychologique. Internez moi tant que vous y êtes! Et puis vous le savez, je fuis, tout. "Charlie fuis les situations qui l'affectent, le danger, la souffrance, les ordres, les gens, les proches, les éloignés. C'est un fait, Charlie fuis tout et tout le monde"